On a fêté les 80 ans du débarquement, de la Libération, de la découverte des camps.
Le prochain et dernier 80ème anniversaire de la deuxième guerre mondiale sera célébré le 8 mai prochain.
Le 8 mai, c’est la victoire des Alliés sur l'Allemagne nazie, et la fin de la guerre en Europe.

Avant l’offensive allemande de mai 1940

L'armée française disposait de 1 500 000 hommes sur la frontière belge et 400 000 le long de la ligne Maginot (en violet sur la carte).
Renforcés par 400 000 soldats britanniques et 850 000 soldats belges et néerlandais, ils étaient mal positionnés par rapport au plan d'attaque allemand.
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Par ailleurs l’armée souffrait de problèmes de commandement, de doctrine, et d’équipement inadapté face à la guerre éclair allemande.

Les militaires français pendant la 2ème Guerre mondiale

Tout comme les armées néerlandaise, belge et anglaise, l’armée française est écrasée en mai 1940 par la Blitzkrieg de la puissante armée allemande… La France est envahie. Les civils se ruent sur les routes avec ce qu’ils peuvent sauver : c’est l’exode…
Que deviennent alors les militaires français ?
Après la débâcle puis l’armistice du 22 juin 1940, les militaires français ont connu des sorts très divers selon leur situation et leurs choix :

1. Les prisonniers de guerre en Allemagne

Environ 1,8 million de soldats français ont été faits prisonniers par les Allemands, dont beaucoup sont restés en captivité jusqu’en 1945.
Citons ici l'opération Dynamo*, c’est-à-dire l'évacuation entre le 26 mai et le 3 juin 1940, depuis Dunkerque, de 200 000 soldats britanniques, 123 000 Français et 16 000 Belges par une flotte hétéroclite de 850 bateaux: ce sont 123 000 soldats qui n’ont pas été faits prisonniers, et qui se sont naturellement répartis comme les autres :

2. Les militaires démobilisés sous Vichy

Beaucoup de soldats ont été démobilisés et renvoyés dans leurs foyers.

3. Les « collabos »

Une minorité de militaires français ont collaboré avec l’occupant...

4. L'Armée d'Armistice

L’armistice imposait la réduction de l’armée française à 100 000 hommes, sous surveillance allemande, cantonnés en métropole et privés de matériel moderne.
Après le débarquement allié en Afrique du Nord le 8 novembre 1942, l'Allemagne envahit la zone libre et dissout l'Armée d'Armistice, qui cesse donc d'exister en métropole.

5. L'Armée d’Afrique

Ce qu'on appelait l'armée d'Afrique était en fait composée d'unités françaises auxquelles étaient intégrés de nombreux soldats indigènes, comme les Spahis, les Zouaves, les Tirailleurs sénégalais, etc. Ces soldats étaient bien intégrés et motivés, et ils ont d'ailleurs montré les plus belles qualités de dévouement et d'efficacité lors des combats qui ont suivi.
Les Forces de l’Armée d’Afrique et des territoires coloniaux se composaient d'environ 300 000 hommes, majoritairement recrutés en Afrique (Français d’Algérie, Marocains, Tunisiens, Sénégalais…).
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En attaquant la France, Hitler a pris possession de l'hexagone. Il n’a pas pris la mesure de l’l'importance de son empire colonial : voir sa superficie, en bleu, sur la carte ci-contre…
Arés le débarquement allié en Afrique du Nord (novembre 1942), ils seront rejoints par ceux de l'Armée d'Armistice dissoute.

6. Ceux qui ont rejoint la Résistance ou la France libre

Dès 1940, quelques milliers de militaires rejoignent la Résistance intérieure ou les Forces Françaises Libres (FFL) créées par le général de Gaulle à Londres.
Sous son impulsion, la résistance interne et la remise sur pied d'une force militaire - les Forces Françaises Libres – vont permettre aux Français de reprendre le combat et de participer à la victoire finale.

Des cas particuliers – les précurseurs* :

  • Le futur général Leclerc, qui s'engage en Afrique dès le mois d'août 1940
  • La Brigade Française Libre (future 1ère DFL) du Général Koenig

La reconstruction de l’Armée française

 
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Que se passe-t-il à Alger en 1943 ?
C'est un épisode compliqué pour les Alliés qui ont pour interlocuteurs
  • le général Giraud et l'Amiral Darlan, patriotes mais vichystes et qui ont l'oreille des Américains,
  • le général de Gaulle, le chef des Forces Françaises Libres, sûr de sa légitimité pour représenter la France et soutenu par Churchill.
Janvier 1943 : Fusion progressive des Forces Françaises Libres (FFL) de de Gaulle et des forces de Giraud, avec le soutien américain,
3 juin 1943 : création du Comité Français de Libération Nationale (CFLN), dont de Gaulle et Giraud sont officiellement coprésidents.
 
Mais de Gaulle s’impose progressivement et Giraud est finalement écarté.
Novembre 1943: création de l'armée B, fusion de l’Armée d’Afrique et des Forces Françaises Libres
Réarmement par les Américains
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La reprise des combats en 1943-1944

À partir de novembre 1943, début de la campagne d'Italie par le Corps Expéditionnaire Français en Italie (CEFI), récemment créé sous les ordres du Général Juin.
Très durs combats en Italie, prise de Monte Cassino, entrée dans Rome, puis débarquement en Provence, libération du sud-est de la France, de la vallée du Rhône, jusqu’à la campagne d’Allemagne en 1945, pendant que Leclerc et sa 2ème DB débarquent en Normandie et foncent vers l’Est.
Nota : mon père ayant fait partie du CEFI, j’envisage, plus tard, un article plus complet sur ce sujet.

La France de nouveau combattante

À la veille du débarquement en Provence en août 1944, les effectifs, en pleine expansion, des forces françaises combattant aux côtés des Alliés comptaient plus de 600 000 soldats :
  • Forces françaises libres (FFL) environ 70 000 hommes, incorporés dans l’Armée B,
  • Forces de l’Armée d’Afrique et des territoires coloniaux : environ 300 000 hommes,
 
  • Forces intérieures françaises (FFI) : progressivement de 200 000 à 400 000 hommes, organisés en unités militaires à partir de la libération des régions françaises, intégrés petit à petit dans les unités régulières pour combattre aux côtés des Alliés.

L’Armée B

Créée en novembre 1943 sous la commandement du général de Lattre de Tassigny, elle est devenue la 1ère Armée française le 1er septembre 1944, donc juste après le débarquement de Provence, la libération de Toulon et de Marseille, après avoir absorbé le Corps Expéditionnaire Français en Italie.
La 1ère Armée a ensuite poursuivi les combats en remontant la vallée du Rhône, participant aux batailles des Vosges, d’Alsace et à la campagne d’Allemagne, jusqu’à la capitulation en mai 1945.
La 2ème Division blindée du Général Leclerc n'a pas été intégrée à la première Armée, mais est rentrée au Royaume-Uni et, à partir de là, a pu débarquer en Normandie.
Pour résumer, les unités françaises terrestres ayant combattu pour la libération de la France sont :
  • la Division Leclerc,
  • La BFL, devenue 1ere DFL du Gérard König,
  • Le CEFI du général Juin,
  • L'armée B, devenue la 1ère Armée française sous les ordres du Général de Lattre de Tassigny.
Ces quatre généraux ont été élevés à la dignité de Maréchal de France.
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La 1ère DFL
La 1ère DFL
2ème DB
2ème DB
CEFI
CEFI
 
1ère Armée
1ère Armée
 
Pendant ce temps les Français se résignent à l'occupation, voire collaborent avec l'ennemi…

Les Alliés

L'effort gigantesque consenti par les Américains et les Anglais pour bouter les Allemands hors de l'Europe envahie mérite d'être mis en exergue lors de l'anniversaire du 8 mai 1945 : il ne faut pas oublier les dizaines de milliers de soldats, aviateurs et marins américains, anglais, canadien, néo-zélandais, hindous, etc. qui ont laissé leur vie pour libérer la France.
Il ne faut pas oublier non plus le réarmement complet des forces françaises en Afrique du Nord en 1943 : l'Armée B - formée à partir de l'armée d'Afrique et des Forces Françaises Libres - et le corps expéditionnaire français (CEFI) du général Juin ont ainsi été équipés entièrement, en Jeep, Half-track, chars de toutes sortes, canons, munitions, armement portatif, équipements, rations, transmissions, etc.
Le général Leclerc a pu équiper de la même façon sa division, l'entraîner, et la faire débarquer à Utah Beach le 1er août 1944, puis participer à la libération de la France.
Sans ce matériel, la France n'aurait pu jouer aucun rôle militaire pour la fin de la guerre.
Et que ce soit pour la 1ère Armée ou pour la 2ème DB, nos troupes ont été intégrés totalement aux opérations, au sein des systèmes militaires alliés, placés sous commandement allié.

Vu de la France

Il y a eu le drame de la défaite et de l'occupation, puis l'espoir de retrouver la liberté grâce aux Alliés. Mais, malheur aux vaincus, cette reconquête n'a pas été sans d'autres épisodes douloureux :

Côté Français

  • Il est triste de voir combien de citoyens se sont pliés devant l'ennemi, "cédant au déshonneur" pour reprendre l'expression du Général de Gaulle dans son appel du 18 juin. Quelle honte de voir notre police et notre gendarmerie traquer et arrêter de braves Français sous prétexte et qu'ils étaient juifs ou qu'ils tentaient de résister à l'occupant !
  • Quelle honte de voir le comportement de nombreux Français sous l'occupation, combinaison de collaboration, d'attentisme, et de complicité dans les persécutions !
  • Après la guerre, la construction d'une mémoire héroïque de la Résistance a souvent éclipsé les comportements plus ambigus de la population. Il y a en effet un décalage entre l'image d'une France résistante - qui a pourtant été bien réelle, et la réalité de la complicité de la majorité ...

Côté Alliés

Ils ont fait avaler aux vaincus quelques couleuvres…
  • L'Angleterre, ennemi héréditaire, est devenu un allié depuis l'entente cordiale de 1904. Mais son surnom de perfide Albion lui reste attaché !
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Il ne faut pas oublier le bombardement par les Anglais de la Flotte française au port de Mers el Kebir en juillet 1940, 15 jours après l'appel du 18 juin, attaque qui a fait 1300 victimes parmi les marins français, tandis qu'à Dakar et Alexandrie, des ultimatums similaires ont été donnés, heureusement sans conséquences aussi dramatiques… L'anglophobie consécutive à ces actions n'a pas été étrangère au sabordage de la flotte française lors de l'invasion de la zone libre par les Allemands…
L'anglophobie consécutive à ces actions n'a pas été étrangère au sabordage de la flotte française lors de l'invasion de la zone libre par les Allemands…
  • Lorsque les Américains débarquent en Afrique du Nord en novembre 42, ils arrivent avec un projet de « Gouvernement militaire de l’armée des États-Unis en France » (AMGOT), visant à administrer la France après sa libération. Ce plan prévoyait une administration militaire américaine directe du territoire français, avec l’émission d’une nouvelle monnaie et la nomination d’officiers américains à des postes clés de l’administration locale ! De Gaulle devra s'y opposer formellement et obtiendra qu'elle ne soit pas mise en œuvre.
  • Malgré des succès militaires extraordinaires, la division blindée de Leclerc, prête au combat, devra patienter deux mois après le D-day avant d'avoir le droit de mettre le pied sur le territoire français.
  • Malgré le rôle important qu'ont joué les soldats indigènes dans les combats des forces françaises en Afrique puis en Italie, les forces alliées ont préféré que les troupes entrant dans Paris soient majoritairement composées de soldats blancs. Cette préférence a conduit à la réaffectation à d’autres unités de nombreux soldats indigènes, la plupart ayant combattu aux côtés de Leclerc depuis le début, afin que la 2e DB présente une composition plus conforme aux attentes des Alliés lors de la libération de la capitale française....
  • Le bombardement de la France par les Américains et les Anglais ont été massifs et souvent inutiles. En 1944, près de 20 000 civils normands ont perdu la vie, principalement à cause des bombardements, et 300 000 autres ont été sinistrés, avec des villes comme Caen et Saint-Lô presque entièrement détruites.
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  • Et si la division Leclerc n'avait pas été engagée en Normandie, et si de Gaulle n'avait pas insisté très fort auprès d'Eisenhower pour la détacher vers Paris, les Américains auraient poursuivi leur marche vers l'Est en évitant Paris, ce qui aurait eu des conséquences dramatiques pour les résistants de la ville.
En effet les Américains avaient compris que les Russes ne se retireraient pas des territoires conquis, et il était urgent de faire la jonction avec eux le plus tôt possible.
La suite leur a donné raison, et les Russes sont restés…
 
  • Le comportement des troupes soviétiques lors de leur arrivée à Berlin en 1945 a été marqué par des actes d'une extrême violence, notamment des exactions contre les civils allemands.
  • Après l'armistice, les Russes n'ont pas tenu leurs engagements et ont occupé les régions libérées, les emprisonnant derrière le rideau de fer, marquant ainsi le début de la guerre froide.
  • Les Français n’ont pas été conviés à la conférence de Yalta ni à celle de Berlin en juillet 45. On doit à une grosse force de persuasion de de Gaulle la participation à celle du 8 mai 1945.

Charles de Gaulle

Pour nous Français, Le 8 mai signifie la fin de cette terrible guerre, et concrétise l'apothéose d'un homme, le Général de Gaulle :
  • Jeune officier brillant et érudit, Charles de Gaulle avait tout au long de sa carrière tenté de convaincre ses chefs et les politiques de réorganiser l'armée pour s'adapter à la géopolitique et aux avancées techniques et technologiques de l'époque : il prônait avec force la création d'unités blindées, afin d'utiliser les chars comme une arme à part entière et non comme un soutien aux forces. Le message a été parfaitement compris par les Allemands, qui ont percé nos défenses sans difficulté avec des régiments de chars, comme l'avait préconisé de Gaulle. Mais nul n'est prophète en son pays !
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  • Après la débâcle de mai 40, le Colonel de Gaulle, après avoir vaillamment combattu, est nommé général à titre provisoire et appelé au gouvernement comme sous-secrétaire d'État à La Défense. Cinq jours après il n'accepte pas la demande d'armistice de Pétain et s'exile à Londres, d'où il lance son fameux appel du 18 juin. Cet appel historique est extraordinairement prémonitoire : comment pouvait-on dans un tel état de défaite et d'écrasement annoncer que la France n'avait pas perdu la guerre, que "des forces immenses n'avaient pas encore donné" –or les Américains étaient loin d'être entrés en guerre à nos côtés - et que la France allait participer à la victoire ?
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  • Dans ce discours, il appelle d'une part à la création des Forces Françaises Libres pour reprendre le combat, et d'autre part à la résistance interne.
  • La Résistance, disparate et souvent concurrente, sera rassemblée et coordonnée par Jean Moulin sur ordre du Général de Gaulle : elle jouera un grand rôle dans la libération de la France.
  • Les Forces Françaises Libres s'agrègent autour de lui, comme par exemple le jeune capitaine Leclerc que de Gaulle envoie en Afrique pour "retourner" les pays de l'empire colonial à son profit, ce que Leclerc réussit très rapidement sans verser de sang.
  • Chef de la France libre : de Gaulle a été reconnu comme le chef des Français Libres par Winston Churchill dès 1940. Cela lui a permis de revendiquer la légitimité de la France dans la lutte contre l'occupation allemande
  • C'est lui et son gouvernement provisoire qui ont dénoncé avec force le projet AMGOT de vassalisation de la France.
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  • C'est lui encore qui a convaincu Eisenhower d'envoyer la 2ème DB libérer PARIS, et qui a galvanisé le peuple parisien et français lors de son fameux discours à PARIS le 25 août 1944 : « Pourquoi voulez-vous que nous dissimulions l'émotion qui nous étreint tous, hommes et femmes, qui sommes ici, chez nous, dans Paris debout pour se libérer et qui a su le faire de ses mains ? Non ! Nous ne dissimulerons pas cette émotion profonde et sacrée. Il y a là des minutes qui dépassent chacune de nos pauvres vies. Paris ! Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! Mais Paris libéré ! Libéré par lui-même, libéré par son peuple avec le concours des armées de la France, avec l'appui et le concours de la France tout entière, de la France qui se bat, de la seule France, de la vraie France, de la France éternelle. »
  • Il a ancré la légitimité du gouvernement provisoire français auprès des Alliés et a œuvré pour maintenir l’autorité française sur le territoire libéré.
  • Absente des conférences alliées de Yalta de Berlin, la France a néanmoins participé à la reddition de l'Allemagne le 8 mai 1945 aux côtés des Alliés, et c'est à de Gaulle qu'on le doit. Il a su redonner à la France sa place parmi les vainqueurs, conformément en tous points à ce qu'il avait annoncé le 18 juin.
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  • On peut penser que Staline a pu être favorable à la France à cette occasion du fait de l'initiative de de Gaulle, fort appréciée par Staline, d'envoyer des pilotes français se battre au côté des Russes : en effet Le groupe de chasse Normandie, créé le 15 septembre 1942 a participé à trois campagnes majeures en Russie entre 1943 et 1945, durant lesquelles il a effectué 5 240 missions et a abattu 273 avions ennemis. 42 pilotes français y ont laissé la vie. Suite à leurs exploits à la bataille du fleuve Niemen, Staline a rebaptisé le régiment Normandie-Niemen.
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  • S'il n'a pas directement obtenu la participation de la France à la signature de l'armistice de 1945, il a joué un rôle crucial dans la légitimation de la France sur la scène internationale, affirmant sa place parmi les nations victorieuses de la Seconde Guerre mondiale.
  • Gouvernement provisoire : Après la libération de la France, de Gaulle a dirigé le Gouvernement provisoire de la République française, qui a été reconnu par les Alliés. Cela a permis à la France de participer aux discussions concernant l'armistice et la reconstruction de l'Europe.
  • Légitimité politique : En tant que leader, de Gaulle a su rassembler les différentes factions politiques et a œuvré pour que la France soit reconnue comme une puissance ayant un rôle à jouer dans les négociations de paix et la reconstruction post-guerre.

Notes

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*L’opération Dynamo

C’est l'évacuation de Dunkerque, qui a consisté en l'évacuation des soldats alliés des plages et du port de Dunkerqueentre le 26 mai et le 3 juin 1940, après que ces troupes britanniques, françaises et belges avaient été coupées de leurs arrières par l'armée allemande, durant la bataille de Dunkerque
L'évacuation est ordonnée le 26 mai 1940 sans concertation avec les autorités françaises et belges. Ce sauvetage rend ainsi irréalisable le plan de contre-attaque prévu pour réaliser la jonction des armées françaises et britanniques. De plus, il laisse sans défense le flanc droit de l'armée belge.
Le premier jour de l'opération Dynamo, seulement 7 011 hommes sont évacués, mais au neuvième jour, un total de 338 226 soldats (environ 200 000 Britanniques, 123 000 Français et 16 000 Belges) sont sauvés par une flotte de 850 bateaux assemblés à la hâte. Beaucoup de soldats ont ainsi pu s'embarquer à partir de la digue de protection du port, au moyen de 42 destroyers britanniques et autres grands navires, tandis que d'autres ont à patauger des plages vers les navires, attendant, pendant des heures, de pouvoir monter à bord, de l'eau jusqu'aux épaules. Des milliers de soldats sont transportés depuis les plages vers les plus grands navires, par les « petits navires de Dunkerque », une flottille hétéroclite d'environ 700 bateaux de la Marine marchande, de la flotte de pêche, de la flotte de plaisance et des canots de la Royal National Lifeboat Institution. Les équipages civils ont également été appelés à prendre du service, vu l'urgence.
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**Les précurseurs :

Le Général Leclerc
Envoyé en Afrique par le Général de Gaulle dès 1940 pour rallier les gouvernements de l'Afrique Équatoriale Française à la cause de la France Libre, Leclerc y parvient rapidement puis, avec sa petite troupe équipée de matériel rudimentaire, il décide d'attaquer les Italiens en Libye. Koufra est la première victoire française après la défaite, et le début de l'épopée Leclerc. Après avoir battu les Italiens de Koufra à 1 contre 10, il fait prononcer à ses troupes le fameux serment de Koufra : « Nous ne déposerons les armes que lorsque nos couleurs, nos belles couleurs flotteront sur la cathédrale de Strasbourg ». Il tiendra son pari, combattra sur tous les fronts et ira même jusqu'au nid d'aigle d'Hitler, après avoir débarqué à Utah Beach le 1er août 1944, s'être battu en Normandie et avoir libéré notre territoire et Paris !
Char Sherman de la 2ème DB
Char Sherman de la 2ème DB
La 1ère Division Française Libre (DFL) du général Koenig
Restée célèbre pour sa défense héroïque en nette infériorité numérique face aux Allemands de Rommel à la bataille de Bir hakeim, cette unité a été recréée en février 1943 sous le nom de 1ère DFL mais, formée à partir des volontaires français ayant rejoint de Gaulle après l'appel du 18 juin, elle existait depuis 1940 sous d’autres dénominations d’unités toutes aussi glorieuses, qui ont participé à de nombreuses campagnes au Moyen-Orient, menant d'héroïques combats contre les forces vichystes et italiennes.
Intégrée au CEFI, elle participe ensuite à la campagne d’Italie (1943-1944), au débarquement de Provence (1944) et à la libération de la France.
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